Arrêtons la machine à emmerder le monde (de l’entreprise)

Une TPE/PME, réel support de l’emploi et de la croissance économique, digne représentante de l’économie réelle, qui marche, tel qu’on en voyait avant que le monde ne s’enfonce de plus en plus dans la mouïse au fur et à mesure qu’on lui instaurait des règles, c’est une entreprise qui tourne avec un patron (qui peut-être une coopérative, ndlr) et un livre de caisse. 

Le reste n’est que fioritures qui n’ont pour rôle que le contrôle des entreprises et rendent indispensables les cabinets de conseillers/audits/spécialistes divers, payés sur le dos de l’entreprise, la grevant et la gênant d’autant, prétéritant sa performance. lourdeur-administrative-300x217Chez nous comme nulle part ailleurs, une très importante -et grandissante- part du chiffre d’affaires ne sert qu’à ça : être contrôlé et/ou assisté pour répondre aux lourdeurs pénibles d’un système devenu tellement complexe qu’il ne se suffit plus à lui-même, sinon pour s’autoalimenter en lourdeurs encore plus complexes!

Le problème est désormais récurrent. Du « il faudrait refinancer les entreprises » par-ci, au « il faudrait soutenir la création d’entreprise » par-là. Tous les jours, sur tous les sites, économiques, non-économiques, anti-économiques, alteréconomiques et autres qui n’ont rien à voir avec le sujet, c’est dire si le monde est préoccupé par la question et prend conscience de la vraie valeur des entreprises….

C’est simple : pour créer une entreprise aujourd’hui, il faut être fou! Pour respecter les règles, que d’aucuns proposent de préciser pour les voir encore « s’améliorer », il faut être inconscient!

Entreprendre est aujourd’hui une véritable gageure. Tout le monde s’accordera à dire qu’il y a encore 30 ans tout était non seulement bien plus facile. Mais, surtout, que le monde allait beaucoup mieux. Plus nous avons instauré de contrôles, de chasse aux sorcières, plus le monde est allé mal.

De normes en taxes en méthodes de management, d’obligations en contraintes, de restrictions en conditions, de diriger est devenu une authentique prise de tête. La complexité de la gestion est aujourd’hui telle que nous trouvons des spécialistes pour tout, pour chaque point de détail. Chaque loi est disséquée et exploitée par d’onéreux spécialistes incontournables pour y comprendre quelque chose. Tout est devenu tellement complexe, qu’en fait il n’existe plus personne pour tout comprendre de bout en bout. Même les plus hautes éminences intellectuelles se perdent sinon dans les méandres de la complexité, ce sera dans l’interprétation des textes et règlements.

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On nous fait croire qu’une gestion minutieuse est gage de performance, de développement, et patati et patata… Alors que les économies qui marchent en ce moment sont des économies qui sont bien loin d’avoir des entreprises avec une gestion aussi rigoureuse, contraignante, coûteuse, inefficace.

Exemple concret : Un statut génial a été inventé, le statut d’autoentrepreneur. Un AE, c’est un entrepreneur, une « TPE », bien que certains le nient. Le principe était simple et évident…et ça a marché! ….Mais pas longtemps! Les maires, très rapidement, ont exigé le paiement de la CFE sur les AE, invalidant le concept. Du coup, le nombre d’AE ne déclarant plus de CA, curieusement, a explosé.

Pourquoi? ….Mais parce qu’ils sont retournés au travail au noir, tout simplement. Finalement, ils « paient » les avantages d’avoir un Siret (possibilité de commander chez des grossistes et de facturer si nécessaire) en payant la CFE. La CFE n’est plus une taxe…c’est un loyer! On loue une prestation d’Etat consistant à fournir un No attestant de notre existence. En gros, c’est une escroquerie…et quand on voit à quelle sauce ils s’apprêtent à être mangés ces prochains temps. Pas de doute, l’homme à l’art de détruire ses réussites. Et plus elles sont rares, et mieux il les détruit.

L’avantage? Les AE n’ont jamais autant gagné que depuis que les statistiques disent le contraire.

Une petite fable bien rigolote pour qui n’est pas entrepreneur définira bien mieux ce que signifie l’expression « nous en sommes là » :

Citation (auteur inconnu)

La petite fourmi travailleuse
Il était une fois, une Fourmi heureuse et productive qui tous les jours arrivait de bonne heure à son travail. Elle passait toute sa journée à travailler dans la joie et la bonne humeur, poussant même la chansonnette. Elle était heureuse de travailler et son rendement était excellent mais, malheur, elle n’était pas pilotée par un manager !Le Frelon, PDG de l’entreprise, considérant qu’il n’était pas possible que la situation puisse perdurer, créa un poste de manager pour lequel il recruta une Coccinelle avec beaucoup d’expérience. La première préoccupation de la Coccinelle fut d’organiser les horaires d’entrée et de sortie de la fourmi. Elle créa également un système de compte-rendu et de fiches navettes. Très vite, il fallut engager une secrétaire pour l’aider à préparer les dossiers et le reporting, si bien qu’elle recruta une Araignée qui mit sur pied un système de classement et qui fut chargée de répondre au téléphone.

Pendant ce temps là, la fourmi heureuse et productive continuait de travailler, travailler, travailler. Le Frelon, PDG de l’entreprise, était ravi de recevoir les rapports de la Coccinelle, si bien qu’il lui demanda des études comparatives avec graphiques, indicateurs et analyse de tendance. Il fallut donc embaucher un Cafard pour assister le manager et il fallut acheter un nouvel ordinateur avec une imprimante.Assez vite, la Fourmi heureuse et productive commença à baisser de rythme et à se plaindre de toute la paperasserie qui lui est dorénavant imposée. Le Frelon, PDG de l’entreprise, considéra qu’il était temps de prendre des mesures. Il créa donc le poste de chef de service pour superviser la Fourmi heureuse et productive.
Le poste fut pourvu par une Cigale qui changea tous le mobilier de son bureau et qui demanda un nouveau fauteuil ergonomique ainsi qu’un nouvel ordinateur avec écran plat. Seulement,avec plusieurs ordinateurs, il fallut aussi installer un serveur réseau. Le nouveau chef de service ressenti rapidement le besoin de recruter un adjoint (qui était son assistant dans son ancienne entreprise) afin de préparer un plan stratégique de pilotage ainsi que le budget de son nouveau service. Pendant ce temps-là, la Fourmi était de moins en moins heureuse et de moins en moins productive.« Il va nous falloir bientôt commander une étude sur le climat social », dit la Cigale. Mais, un jour, le Frelon, PDG de l’entreprise, en examinant les chiffres, se rendit compte que le service dans lequel la Fourmi heureuse et productive travaille n’était plus aussi rentable qu’avant. Il eut donc recours aux services d’un prestigieux consultant, M. Hibou, afin qu’il fasse un diagnostic et qu’il apporte des solutions.Arbitrage_social

Le Hibou fit une mission de trois mois dans l’entreprise à l’issue de laquelle il rendit son rapport : « il y a trop de personnel dans ce service ».Le Frelon, PDG de l’entreprise, suivit ses recommandations et .. licencia la Fourmi !MoralitéNe t’avise jamais d’être une Fourmi heureuse et productive. Il vaut mieux être incompétent et ne servir à rien. Les incompétents n’ont pas besoin de superviseur, à quoi cela servirait puisque tout le monde le sait ! Si malgré tout, tu es productif, ne montre pas que tu es heureux au travail,on ne te le pardonnerait pas.Si tu t’obstines à être une Fourmi heureuse et productive, monte ta propre entreprise : au moins tu n’auras pas à faire vivre les Frelon, Coccinelle, Araignée, Cigale, Hibou et autre Cafard. Lamentablement, tout ceci est basé sur des études scientifiques universitaires qui démontrent que la majorité des êtres humains tendent à devenir des parasites.

Arrêtons la machine à emmerder le monde et la machine à entreprendre redémarrera!

Il faut voir le monde comme une gigantesque usine. L’usine est pleine à craquer de machines. Il y a la Machine Populaire, la Machine Economique, la Machine Financière, la Machine Etatique. Toutes de très grosses machines qui prennent beaucoup de place. Comme elles se bousculaient les unes les autres et se disputaient sans cesse, ne cessaient de discuter en classe dans un joyeux brouhaha, elles ont décidé de s’organiser et ont construit une autre machine, encore bien plus grosse qu’elles-mêmes, une sorte de surveillant de cour de récré : j’ai nommé, la Machine à Emmerder le Monde!

Les autres machines, toutes fières de leur réalisation se sont serrées pour lui faire de la place dans l’usine déjà pleine à craquer. La Machine à Emmerder le Monde est tellement imposante que plus personne ne peut bouger, donc plus personne ne dit plus rien, la Machine à Emmerder le Monde règne et fait ainsi règner l’ordre et la discipline.

Une machine est devant l’usine, elle a été expulsée au fur et à mesure du montage de la Machine à Emmerder le Monde : c’est la Machine à Entreprendre! Elle ne peut plus entrer, il n’y a plus de place, la Machine à Emmerder le Monde à pris toute la place. Et elle ne peut plus appeler les autres machines, la Machine à Emmerder le Monde l’en empêche, les autres machines étant entassées dans un coin de l’usine sans bouger, de terreur mêlée d’autosatisfaction.

La Machine a Emmerder le Monde est grosse, obèse, énorme, tentaculaire…mais elle ne représente qu’une infime partie des autres machines réunies. La démanteler ne serait  pas un problème…et un soulagement considérable, producteur de compétitivité.

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