La majorité des coûts sociaux est engendrée par une minorité d’entreprises.
80% des coûts sociaux sont issus du 20% des emplois dans les grandes entreprises. L’essentiel des coûts sociaux provient en effet des entreprises de plus grande taille, qui engendrent des licenciements massifs, des grèves, du stress, de l’aide à l’embauche, des subventions, etc…. En outre, leur taille les soumet à une législation séparée, comme les comités d’entreprises obligatoires, les vestiaires, les douches, les caféteria, etc… Plus le volume de contraintes entraîne mécaniquement une propension naturelle au conflit. Plus le nombre de points de conflits possibles est élevé, plus le nombre de conflits sera élevé, logiquement. Le coût macro-économique consécutif au comportement de ces entreprises est donc magistralement élevé, puisque cela signifie que seulement 4% des sociétés en France absorbent la majorité des fonds sociaux. Autrement dit, les entreprises dont le mode de gestion ne grève pas le système social paient pour les autres. Si ces entreprises n’existaient pas (ou, plus exactement, ne connaissaient pas ces troubles sociaux), les fonds sociaux pourraient donc être diminués très considérablement, autant de pression sociale en moins sur la systèmique macro-économique. La production devient plus concurrentielle. La ressource sociale est plus grande, mieux répartie, donc la paix sociale mieux établie. La plus grosse charge financière pour l’Etat est considérablement allégée. A l’inverse, les coûts sociaux engendrés par les TPE/TPI/PME/PMI sont ridicules, et ce sont ces entreprises qui sont grevées de charges alors qu’elles représentent la majorité des emplois pour couvrir les coûts sociaux des grosses boîtes qui représentent la minorité des emplois…absurde! Et pour résoudre ce paramètre, la contrainte ne fonctionne pas. Le fait que ce soit obligatoire ne peut pas fonctionner. Du moment qu’il y a « interdit » ou « obligatoire » quelque part, c’est voué à l’échec et contourné d’une façon ou une autre.
Voilà une solution équilibrée qui n’enlève aucune prérogative au patron qui doit toujours bénéficier d’une certaine latitude de gestion et seule la sincérité de la politique RSE de l’entreprise induirait une incidence positive. Il se peut qu’il se voie contraint d’agir sur le personnel de manière désagréable en certaines circonstances. Grâce à un système de notation, il conserverait cette prérogative, mais pas gratuitement. Ses agissements auraient des conséquences directes sur l’économie de l’entreprise. Les points à noter traiteraient de l’intégration des handicapés, des vieux, des autres minorités, dans l’entreprise. Le comportement face aux jeunes en première embauche, le turn-over, les avantages sociaux, l’ambiance, les prestations annexes (comité d’entreprise fourni, caféteria, fumoir…), et, SURTOUT, de la redistribution, dividende salarié, participation au capital, primes sur la rentabilité, etc…
Comment noter?
On pourrait imaginer 5 niveaux par point, comme des étoiles. Ce sont les employés eux-mêmes qui les distribuent par un moyen simple :
La Sécurité sociale connaît chaque employé. Elle sait où il travaille. A partir de là, il suffirait de créer un site web externe à celui de la sécu pour l’interrogation des entreprises (probablement au fisc). Il suffirait d’ajouter un bouton sur le site de la sécu. Lorsque l’employé se logge sur le site de la sécu, en cliquant sur le bouton, le serveur de la sécu le renvoie directement, et anonymement, sans transmission de l’identité, sur la page de notation correspondant à son entreprise, sur le serveur du fisc. Il répond à 20 questions simples à 5 niveaux. Ainsi, le fisc sait qu’un employé de l’entreprise X à noté l’entreprise pour laquelle il travaille, mais il ne sait pas qui l’a notée. De même, la sécurité sociale sait que l’employé à noté son entreprise, mais elle ne sait pas ce qu’il a noté, le recoupement est impossible (ndlr : au demeurant, ce procédé permet d’envisager l’élaboration de statistiques et l’envoi d’emails de rappel automatiques aux employés qui oublieraient de noter, par exemple dans les entreprises où tout va très bien). Le niveau obtenu fixe le niveau de charge et d’imposition de l’entreprise pour l’année suivante. On peut être dégradé d’une année sur l’autre, on remonte d’un niveau chaque année selon un principe de malus. L’entreprise peut plonger de plusieurs niveaux d’un coup, mais ne peut pas remonter de plus d’un niveau par an. Les avantages peuvent s’exprimer en impôt sur le bénéfice, niveau de charges sociales, etc…
Conséquences économiques.
Le fait d’alléger la contrainte sociale sur les entreprises pourrait donner lieu à un manque à gagner, mais il faut alors aussi prendre en compte qu’une entreprise à connivence sociale forte dégage aussi un rendement économique fort. A l’inverse, une société à faible incidence sociétale est peu rentable à échelon macro-économique. Alors qu’une entreprise performante socialement dégage probablement moins de bénéfice à court terme qu’une autre qui pressure son personnel, mais la pérennité, la stabilité, en font un vecteur macro-économique fort. D’autre part, les entreprises les plus mal notées seraient plus lourdement grevées, selon une échelle calculée pour compenser les pertes engendrées par les entreprises méritantes. De sorte que les comptes restent équilibrés, la richesse nationale est favorisée, l’instabilité est réprimée et rapporte à l’Etat au lieu de lui coûter. La richesse nationale se trouve bien évidemment dans la stabilité, pas dans la performance court-termiste. Or des entreprises pérennes sont bien évidemment une plus forte valeur que des entreprises perpétuellement en voie de fermeture. A la limite, de supprimer une bonne fois pour toute ces entreprises pourrait amener d’un coup plusieurs points de PIB à la France.
Nous adoucissons les problèmes sociaux.
Nous avons besoin d’emplois et d’entreprises, oui, mais pas à n’importe quel prix. Un employé sans travail à qui l’on donnerait un revenu sans travailler coûterait beaucoup moins cher qu’un employé qui a sans cesse besoin d’intervention sociale. Ce qui coûte le plus cher et grève le plus notre performance? …C’est le social! Et la solution n’est pas de réduire les avantages sociaux, mais de mettre en place un système qui en a moins besoin. Je sous-entends par-là qu’ainsi nous pourrions rendre nos entreprises plus concurrentielles sur le marché mondial non seulement grâce au gain de performance ouvrière obtenu par la bonne volonté au travail par des ouvriers qui ont envie de bosser, mais également par le fait que les charges des entreprises pourraient être diminuées, en même temps que les salaires augmentés tout en vendant moins cher des produits de meilleure qualité.
Une mise en place facile et bon marché.
Une solution très simple à mettre en place, non contraignante. Un simple site web anonyme auquel on accède par le site de sa sécu et le traitement est automatisé. Lors de la déclaration d’impôt sur le bénéfice des entreprises, la feuille est directement imprimée avec la note obtenue. La fiscalisation s’établit selon un barême pré-établi. Aucun changement dans la déclaration fiscale pour l’entreprise, aucun changement pour le fisc qui se contente d’encaisser des charges selon une simple courbe, qui laisse de la marge politique de gouvernance puisqu’elle reste modulable. Les dirigeants peuvent bien évidemment accéder en permanence à leurs statistiques afin de déterminer ce qui ne va pas, et même après faire de la propagande auprès de leurs employés pour qu’en échange de l’amélioration ceux-ci aillent améliorer la note.
Les conséquences attendues.
In fine, l’Etat n’a pas moins de rentrées, il a moins de sorties, les employés vivent mieux, les entreprises sont plus pérennes et plus concurrentielles. L’intérêt, c’est que c’est facile à mettre en place, il suffit de le faire. Comment faire pour que ça soit utile, incitatif? Simple : le plus haut niveau de taxation est plus élevé qu’aujourd’hui, il peut être un tiers plus haut. Alors que le plus bas pourrait être au tiers de la taxation. Plus le plus haut niveau de taxation sera élevé et le plus bas sera plus bas, plus les entreprises feront tout pour être tout en bas. Quittes à faire des cadeaux si nécessaire. Grâce à ce système, le rendement des entreprises est directement lié à sa gestion vis-à-vis du personnel. Aujourd’hui, l’intérêt est de se montrer aussi drastique, rusé, dur que possible pour économiser et optimiser, seul moyen d’améliorer le rendement. Avec ce procédé, il suffit d’avoir une bonne gestion.
Pas con