Le coefficient fiscal sur l’inégalité

Un impôt sur l’inégalité reviendrait en somme au paiement d’une taxe pour le droit de faire fortune. Un avantage considérable pour les riches aussi bien que pour les moins riches.

L’injustice fondamentale de l’impôt sur le revenu

Clairement, il ne sert qu’à ne pas le payer pour ceux qui ont les moyens de l’éviter en reposant sur le principe absurde qu’il devrait être payé sous prétexte qu’on a les moyens de le payer. Littéralement une sanction punitive pour avoir gagné de l’argent, ce qui induit mécaniquement un rejet, un consentement limité, puisqu’il est perçu comme injuste. Voilà pourquoi je lui préfère un autre type d’impôt, sur le niveau de vie, qui découle donc directement de notre comportement dans l’existence face à la société. L’impôt sur le revenu tel qu’il existe, revient finalement à une manière de transférer sur les classes moyennes le paiement de l’impôt que les riches qui en ont les moyens s’évitent de payer.

Alors, plutôt que taxer ces revenus en proportion de leur seul niveau, je me dis que l’on devrait plutôt inventer un coefficient modérateur reposant sur des éléments comme le point Gini ou la courbe de Philips. De sorte que les revenus seraient taxés proportionnellement à l’inégalité. Plus il y a de l’inégalité, plus les revenus sont taxés pour la diminuer. Ainsi, les responsables de l’inégalité sont directement la source de sa réduction.

TOUS les revenus, pour respecter le principe de l’égalité devant l’impôt

Y compris les salariés bien entendu. Alors qu’aujourd’hui de parler « d’égalité devant l’impôt », argument souvent entendu, relève de la démagogie. Les riches paient en moyenne 21 % d’impôt, 25 % en incluant la TVA, rien que sur ce point, par rapport aux classes moyennes qui en paient 33 %, 50 % si on inclut la TVA, il y a déjà une très forte inégalité devant l’impôt. Mais aussi les charges sociales, les riches sont au plafond, le maximum qu’il est possible de payer, peu importe le revenu, ce qui semble représenter de grosses sommes, mais en réalité parfois une fraction infinitésimale de leur revenu, pendant que les classes moyennes suent pour les payer.

Il faut donc rétablir l’égalité. Pour ce faire une nouvelle arme est nécessaire. Avec la possibilité d’introduire une nouvelle couche de progressivité reposant sur l’exposition au nouveau coefficient qui en se calculant sur notre taxation est mécaniquement proportionnel.

  • Vous avez un revenu imposable de 60’000€ par an, imposé à hauteur de 15’000 € et le coefficient d’inégalité est à 0.8, on fait 15’000 x 0.8 = 7500 € d’impôts.
  • Il y a de l’inégalité, le coefficient fiscal d’inégalité est à 1.2, on fait 15’000 x 1.2 = 18’000 €

C’est très simple, très clair, tant qu’il y a de l’inégalité plus les gens à l’origine de l’inégalité paient d’impôts jusqu’au retour de l’équilibre général où leur impôts baisseront. Et ce système fonctionne évidemment sur n’importe quel système fiscal, y compris sur l’impôt sur le niveau de vie. S’il n’y a plus d’inégalité, que l’économie est au beau fixe et donc que l’Etat est financé par la prospérité, on peut imaginer un coefficient de 0% et on ne paie plus d’impôts, pourquoi pas ? Ca ne risque pas véritablement de se produire, mais on peut toujours rêver, ce n’est pas interdit. Ainsi, tout le monde paie un impôt juste en conséquence non plus de ce qu’il gagne, mais de la prégnance de sa propre existence sur la communauté. Et c’est dans l’intérêt de tout le monde, puisque plus les pauvres sont moins pauvres, plus le marché est large et donc plus les riches sont riches.

L’impôt équitable absolu !

Et tout ceci ne compromet nullement la possibilité d’un impôt sur le niveau de vie, favorable à la mixité sociale, puisque plus le niveau de vie est faible et moins on paie d’impôt sur le niveau de vie. Soit on expose le revenu directement à une progressivité établie sur la base de l’inégalité et on ajoute un impôt sur le niveau de vie. Soit on calcule une fraction sur le revenu, à un taux suffisamment bas pour rendre l’évasion fiscale plus coûteuse que de payer sur le territoire directement, on ajoute l’impôt sur le niveau de vie, et on pondère l’imposition totale par le coefficient d’inégalité.  Les interactions entre le revenu, le niveau de vie, le coefficient d’inégalité, sont à définir bien sûr, mais relèvent de la politique.

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